Les raisons de la hausse générale : une accumulation de facteurs conjoncturels
Si chaque année, le secteur de l’assurance rehausse ses tarifs sur la base d’une conjoncture défavorable, il faut bien reconnaître que cette année, les facteurs s’accumulent. Réunis par le gouvernement début septembre, les acteurs de l’assurance ambitionnaient de ne pas augmenter leurs tarifs au-delà de l’inflation. La promesse semble tout de même compliquée à tenir. La situation post-covid, les avaries climatiques, l’augmentation des différentes taxes fiscales et de l'ICC-FFB (indice coût de la construction de la Fédération Française du Bâtiment) ou encore l'inflation annuelle, vont sérieusement leur mettre des bâtons dans les roues.
L’assurance auto, victime du prix de la technologie
Pour l’assurance auto, ce n’est pas du côté de l’accidentalité qu’il faut chercher puisqu’elle n’a pratiquement pas évolué en 1 an (+0,4%). Le poste de dépense qui explose est celui des pièces détachées. Certains assureurs parlent même d’une surinflation, causée par la technologie de nos véhicules. Prenons pour exemple nos rétroviseurs qui n’ont rien à voir avec ceux d’il y a 10 ans, et comportent aujourd’hui un capteur et un moteur électrique ; ou bien nos balais d’essuie-glace à la courbure étudiée et à la longueur incroyable… On y consent aisément : plus il y a de technologie, plus c’est cher.
L’évolution du prix des pièces détachées est aussi grevée par les évènements géopolitiques de 2022. Il y a d’abord le phénomène inflationniste qui découle de la désorganisation due au Covid. Il y a aussi les coûts du transport maritime qui ont pu être multipliés par 10 à certains moments, sachant que la plupart des pièces détachées viennent de Chine… Il y a enfin le conflit en Ukraine qui provoque la hausse du prix de l’énergie et oblige les industriels à augmenter leurs prix, comme les fabricants de vitrage qui utilisent énormément d’énergie pour faire du verre. Quand on sait que nos voitures ont 20% de surface vitrée en plus par rapport aux voitures d’il y a 20 ans, on grince un peu des dents.
On pourrait donc prévoir des augmentations de l’ordre de 3 à 5 % pour les contrats d'assurance auto, et de l’ordre de 6 à 10 % pour les propriétaires de SUV, véhicules hybrides ou électriques.
L’assurance habitation à l’épreuve du réchauffement climatique
Il y a eu les épisodes de grêles, mais aussi les incendies, les inondations, les tempêtes, la sécheresse… En 2022, les effets du réchauffement climatique ont véritablement fait exploser l’ardoise des assureurs. Pour ce qui est de la sécheresse seulement, qui provoque des fissures terribles dans les maisons, la facture grimperait jusqu’à 2,8 milliards d’euros.
Il faut aussi compter avec les prévisions (sécheresse, inondations, submersion marine, tempêtes…), qui ne sont pas optimistes, puisqu’on estime que le montant des sinistres climatiques devrait doubler dans les 30 années à venir. Si l’on observe les évolutions : de 1989 à 2019, les dégâts climatiques ont coûté 74 milliards d’euros alors qu’ils sont estimés à 143 milliards d’euros d’ici 2050…
Pour l’assurance habitation en 2023, on table ainsi sur une augmentation de 8 % à 10%, qui pourrait comporter :
- Une majoration au titre du risque climatique
- Une hausse de base due à l’explosion des coûts sous-jacents : matériaux, main d’œuvre…
- Une majoration additionnelle pour les biens particulièrement exposés au risque climatique
Vous aurez donc compris que ces hausses semblent inévitables et que les assureurs, libres de fixer leurs tarifs, aussi bien pour l’auto que pour l’habitation risquent bien de réaliser des augmentations sur vos polices d’assurance. Et si ces nouvelles ne sont pas les meilleures de votre journée, rappelons aussi que, chez Bayvet & Basset, nos experts sont à votre écoute pour définir au mieux vos besoins et trouver le contrat le plus adapté à ceux-ci.