Placer des sommes de plus en plus importantes tout au long de sa carrière permet de se constituer un capital tout en défiscalisant.
Près de 60 % des non-retraités estiment qu’ils ne disposeront pas des ressources suffisantes pour vivre correctement après leur passage à la retraite, selon le baromètre « Les Français, l’épargne et la retraite » de février 2025, du Cercle des épargnants. Face à cette inquiétude, près d’un futur retraité sur deux se dit prêt à souscrire un fonds de pension. Notre système de retraite par répartition, selon lequel les actifs financent la retraite des inactifs, ne suffirait plus.
« Les Français ont bien compris qu’il faut le compléter par un système par capitalisation, en mettant de côté aujourd’hui un capital que l’on pourra mobiliser une fois à la retraite, en complément de sa pension. Le plan d’épargne retraite (PER) peut jouer ce rôle », explique Bertrand BESSON du Cabinet BAYVET-BASSET.Le PER rencontre d’ailleurs un véritable succès, même auprès des plus jeunes. Plus de 60 % des 18-24 ans trouvent ce placement intéressant pour préparer leur retraite, selon une étude menée en février 2025 par AG2R la Mondiale. Depuis son lancement, en octobre 2019, ce produit est déjà plébiscité par plus de 11 millions de Français, qui y ont placé près de 119 milliards d’euros au 30 septembre 2024, dont
57 % rien que sur le PER individuel.
Gagnez du temps avec un PER rentable
Reste la problématique de l’épargne. Les actifs mettent de côté 174 € par mois, en moyenne, pour anticiper leur retraite, selon un sondage réalisé en mai 2024 pour Fortuneo. À ce rythme, leur capital accumulé atteindra 52.200 € au bout de vingt-cinq ans. Un niveau qui reste très insuffisant si l’objectif est de dégager des ressources complémentaires pour assurer ses vieux jours. Pour retirer 500 € par mois pendant vingt ans, il faut amasser un bas de laine de 120.000 €. On en est très loin. Vous avez donc intérêt à vous y prendre le plus tôt possible.
« Quitte à placer des petites sommes au début de votre carrière, puis à les augmenter au fur et à mesure de votre évolution professionnelle », conseille Bertrand BESSON. Gardez à l’esprit qu’un
PER avec une bonne rentabilité vous fera gagner du temps ou vous permettra de mobiliser moins d’épargne. En versant 300 € par mois sur un plan qui grimpe de 4 % par an, vous mettrez un peu plus de vingt et un ans pour réunir 120.000 €. Avec une enveloppe qui rémunère à 7 %, vous gagnerez quatre ans. À ce compte, l’inconvénient majeur du blocage obligatoire jusqu’à la retraite des sommes investies sur un PER devient un véritable avantage, rien qu’en profitant de la capitalisation des intérêts.
Outre les plus-values emmagasinées, le PER fait également gagner de l’argent d’un point de vue fiscal. Chaque versement opéré en 2025 permet de réduire d’autant son revenu imposable de l’année et donc l’impôt qui en découlera, à payer en 2026. Cette déduction ne peut toutefois pas excéder 10 % des revenus d’activité de l’année précédente, sans pouvoir dépasser 37.094 €.
« Ce plafond passe à 87.135 € pour les travailleurs non salariés », ajoute Pauline DOYEN, Conseil en Gestion Patrimoniale au sein du Cabinet BAYVET-BASSET.
Même les retraités peuvent continuer à déduire leurs versements, mais à hauteur de 4637 € seulement. « L’argument fiscal fait souvent mouche chez les épargnants et surtout au sein des plus imposés, ceux soumis à un taux marginal d’imposition (TMI) de 30 % et plus », précise Bertrand BESSON. En effet, en plaçant 10.000 € en 2025 sur votre plan, vous économiserez l’an prochain 3000 € sur votre impôt sur le revenu si votre TMI est de 30%, 4100 € s’il est de 41 % et 4500 € à 45 %. Mieux, en réinvestissant le gain fiscal, vous gagnerez deux fois. En reversant les 3000 € économisés, vous gagnerez 900 € (3000 x 30 %) de plus l’année suivante, puis 270 € (900 x 30 %) l’année d’après, et ainsi de suite. En quatre ans, l’enveloppe aura grossi de plus de 40 %, sans effort de trésorerie supplémentaire. Une remise fiscale très appréciable et qui n’existe nulle part ailleurs.