Plus de 7 Français sur 10 expriment des inquiétudes quant au niveau de leur revenu à la retraite. Plus de la moitié indique que la récente réforme a suscité une volonté d'épargner davantage en prévision de la retraite. Certains sont même prêts à consacrer jusqu'à 9 % de leur salaire à cet objectif, notamment à travers un plan d'épargne-retraite (PER). D’autant plus qu’indépendamment de leur capacité d'épargne, les versements dans le plan d'épargne-retraite (PER) offrent un avantage financier significatif, car chaque euro investi est déductible du revenu imposable de l'épargnant.
Si l’ouverture d’un PER vous semble donc être le bon choix, suivez nos 6 recommandations pour être sûr de profiter au mieux de ses avantages.
Opter pour un investissement progressif
Pour accumuler un capital conséquent, une approche prévoyante s'impose. Bertrand BESSON, Assureur-Conseil spécialisé dans les questions de retraite au sein du Cabinet de courtage BAYVET-BASSET à Paris, conseille : « Il est avisé d'ouvrir un Plan d'Épargne Retraite (PER) dès que possible, même avec des montants modestes, en prévoyant de les augmenter ultérieurement. »
Pour simplifier la tâche des épargnants, tous les plans offrent la possibilité de mettre en place des versements programmés, à partir de quelques dizaines d'euros par mois. Le temps nécessaire pour constituer une épargne substantielle dépendra à la fois de la capacité financière de l'investisseur et du rendement généré par le plan.
Investir 400 € par mois dans un PER affichant une performance annuelle de 3 % permet d'accumuler 120 000 € en 19 ans. Ce délai se réduit à 12 ans avec un effort de 700 € par mois, et à seulement 7 ans avec 1300 € par mois.
Optimiser sa fiscalité à partir de 30 %
Indépendamment de la capacité d'épargne, l'avantage majeur du Plan d'Épargne Retraite (PER) réside dans la déductibilité fiscale de chaque euro investi du revenu imposable de l'épargnant, ce qui constitue l'un de ses points forts. Bertrand BESSON souligne : « Le PER est particulièrement avantageux pour les épargnants imposés à partir du taux marginal de 30 %. En deçà, l'avantage fiscal devient moins significatif pour justifier une immobilisation des fonds sur une période aussi longue ». Il précise également que ce taux marginal de 30 % est atteint rapidement, notamment avec un revenu annuel de 28 000 € par part fiscale.
Prévoir une Épargne de Sécurité
Un inconvénient majeur du Plan d'Épargne Retraite (PER) réside dans le fait qu'il est généralement inaccessible avant l'âge de la retraite. Bertrand BESSON insiste sur ce point : « L'épargnant doit avoir conscience qu'il ne peut pas toucher à cet argent pendant une période pouvant s'étendre sur dix, vingt ou trente ans. » Ainsi, il est recommandé de réserver cette épargne pour des besoins non essentiels dans la vie quotidienne.
Avant d'envisager la souscription d'un PER, l'épargnant devrait avoir constitué une réserve de liquidités suffisante pour faire face à d'éventuels imprévus : au moins l'équivalent de six mois de salaires, voire d'un an de capitaux pour les professionnels libéraux, ajoute-t-il. Il est conseillé d'avoir, par exemple, un livret A en guise de prérequis.
Il est à noter cependant que l'épargne placée dans un PER peut être débloquée pour l'achat de la résidence principale et en cas d'événements de la vie tels que le décès, l'invalidité, ou le surendettement.
Accepter un Niveau de Risque
La nécessité d'une immobilisation prolongée de l'épargne se révèle en réalité être une opportunité exceptionnelle. Bertrand BESSON explique : « Pour espérer des rendements intéressants, il est essentiel d'investir dans des supports dynamiques. Le PER se présente comme un véhicule idéal pour prendre ce risque, bénéficiant d'un horizon d'investissement étendu. » Par défaut, les fonds sont investis dans une gestion pilotée dite « à horizon ».
Dans ce scénario, l'épargnant confie au gestionnaire la responsabilité d'investir son argent dans différents supports, en fonction de profils de risque variés qu'il choisit (prudent, équilibré, dynamique, etc.). Par la suite, le PER est progressivement sécurisé jusqu'à la retraite. Les approches dynamiques affichent généralement de meilleures performances sur le long terme par rapport aux profils prudents, constitués principalement de fonds en euros ou de supports obligataires moins risqués.
Pour ceux qui ne souhaitent pas opter pour l'approche progressivement sécurisée, une alternative est la gestion pilotée sans désensibilisation, bien que cette option ne soit pas toujours disponible. Quant aux investisseurs autonomes désireux de faire leurs propres arbitrages, la gestion libre est une option accessible dans la plupart des contrats, même si elle exige un engagement en termes de temps, de connaissance et d'autonomie pour prendre des décisions d'arbitrage.
Surveiller attentivement les Frais
« L'épargnant ne doit pas se laisser éblouir par l'attrait de l'avantage fiscal à l'entrée, mais doit rester vigilant quant aux frais qui, à long terme, peuvent sérieusement impacter la performance du plan », reconnaît Bertrand BESSON.
Il faut en effet se méfier des frais sur les versements, appliqués sur chaque somme investie. Bien que négociables, ces frais peuvent atteindre jusqu'à 5 %, notamment sur les Plans d'Épargne Retraite (PER) proposés par certaines banques. Seuls les courtiers spécialisés dans ces produits ont la possibilité de proposer des frais négociés grâce à leurs partenariats avec les assureurs.
Penser à transférer (ou pas) ses anciens contrats
Si un épargnant détient un ancien produit d'épargne-retraite tel que le Perp ou le Madelin, la seule transformation de celui-ci en PER lui permettra de retirer la totalité du capital. Cependant, s'il envisage une sortie sous forme de rente, une réflexion approfondie s'avère nécessaire. Bertrand BESSON souligne : « Certains contrats Madelin ou Perp prévoient des taux de conversion en rente fixés à l'adhésion, plus avantageux que ceux en vigueur aujourd'hui. » Dans ce cas, il est préférable de les conserver en raison de la qualité de leur taux de rente.
Si une sortie en capital, éventuellement fractionnée sur plusieurs années, est envisagée, le transfert vers un PER constitue une opportunité intéressante à saisir, d'autant plus que les frais de transfert sont nuls pour les contrats de plus de 5 ans.
Nos conseillers Bayvet & Basset sont à votre écoute pour comprendre vos besoins, étudier votre situation et vous proposer les produits d’épargne les mieux adaptés à votre profil. Contactez-nous pour bénéficier de notre expertise et de nos conseils.