Les spécialistes de l’assurance l’affirment : la majorité des Français n'a pas une connaissance approfondie de ce que couvre le risque prévoyance. Ils expriment néanmoins un réel besoin de protection, en particulier en ce qui concerne la dépendance.
Dans le domaine de la protection sociale, la prévoyance, souvent évoquée, est mal connue. La perception des Français en matière de prévoyance révèle que la moitié pense au décès et seulement un tiers à l'invalidité et l'incapacité…
Une véritable méconnaissance
Près de la moitié des personnes interrogées associe la prévoyance à la santé, tandis que certains mentionnent même la retraite, bien que cela ne relève pas de la prévoyance. Cette méconnaissance n'est pas étonnante, car peu de personnes ont spontanément envie de réfléchir à leur décès ou d'anticiper une éventuelle invalidité et les conséquences que cela pourrait avoir sur leurs proches ou leur famille.
Étant donné que les mécanismes de la prévoyance sont complexes, il n'est pas surprenant que les Français soient mal informés sur leur couverture en matière de prévoyance, y compris lorsque celle-ci est obligatoire dans le cadre professionnel. Une très faible part, seulement 17 % des répondants, déclarent être couverts par un contrat collectif, ce qui est nettement inférieur à la réalité du marché. Par exemple, seuls 32 % des cadres interrogés affirment bénéficier d'une couverture prévoyance de la part de leur employeur, bien que celle-ci soit obligatoire pour cette catégorie professionnelle.
Et même parmi les Français conscients d'être couverts par un contrat collectif, tous n'ont pas une compréhension précise de la portée réelle de cette couverture professionnelle. Par exemple, un pourcentage plus élevé pense bénéficier d'une garantie d'incapacité de travail (63 %) plutôt que d'une garantie décès (57 %). Cependant, il est peu probable que cette situation se produise, car dans la réalité, les contrats collectifs d'assurance prévoyance en entreprise intègrent généralement la couverture du décès (obligatoire pour les cadres) ainsi que l'invalidité et l'incapacité, pour des raisons de mutualisation des risques.
Il est vrai que seulement un peu plus de la moitié (51 %) des bénéficiaires d'un contrat collectif de prévoyance se considèrent bien informés sur leur couverture. Cela souligne le besoin d'une communication accrue de la part des services des ressources humaines, des assureurs et des courtiers pour informer les employés sur leur couverture et leurs droits en matière de prévoyance.
Un réel besoin de protection
Bien que les Français ne possèdent pas une connaissance approfondie de la prévoyance, ils reconnaissent son utilité. Une majorité écrasante des personnes interrogées considère comme bénéfique le versement d'une rente en cas d'invalidité (86 %), d'un capital en cas de décès (82 %) ou d'un complément de revenus en cas d'arrêt de travail (78 %). Même une garantie moins courante, telle que la couverture des frais d'obsèques, est jugée utile par 81 % des répondants.
Cela démontre clairement un réel besoin de protection contre les aléas de la vie. La perte d'autonomie constitue un cas particulièrement intéressant à cet égard. Bien que l'assurance dépendance individuelle soit peu développée en France, le dernier classement prévoyance révèle même une baisse du chiffre d'affaires des principaux assureurs sur ce marché, à quelques exceptions près. Toutefois, l'étude indique que la rente pour financer la perte d'autonomie est considérée comme l'une des garanties de prévoyance les plus utiles. C'est une observation intéressante, d'autant plus que le ministre de la Solidarité semble vouloir relancer le débat sur la couverture dépendance en collaboration avec les acteurs de l'assurance.
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